La vie ne va pas reprendre ses droits

Pourquoi donc le déconfinement est-il déjà évoqué de toutes parts alors que, dans le meilleur des cas, à la notion de pic de la pandémie succède celle de plateau, exprimant que sa fin n’est pas pour demain ? Pourquoi alors tant de précipitation ? Est-ce l’expression des premiers effets psychologiques du confinement et du besoin qu’il ne s’éternise pas ?

En titrant sa chronique dans Les Échos « Il faut sortir la France du confinement », Éric Boucher exprime de la manière la plus claire une autre urgence. Celle de stopper la chute des activités économiques afin de relancer la croissance. Car, écrit-il, « les États peuvent soutenir l’économie pendant deux ou trois mois, mais aller plus loin paraît impossible, et certainement pas un an, avant qu’un vaccin soit éventuellement disponible. » Et il présente sa vision de la suite : « la certitude est qu’il faut économiquement, psychologiquement, politiquement, sortir du confinement. Cela signifie qu’on doit en revenir à la stratégie de l’immunité collective et accepter les morts qui vont avec. On va régler la vitesse de sortie pour en limiter le nombre, tester pour repérer les Covid-plus et les Covid-moins, distribuer des masques, mais pas trop (il faut que les gens attrapent la maladie), enfreindre les libertés en traçant les malades repérés, et refermer brutalement le couvercle, région par région, si les hôpitaux, même mieux armés, saturent. On entre en clair dans un gigantesque tâtonnement, qui, lui non plus, ne va pas pouvoir durer bien « . Enfin, il conclut magistralement « la préservation de la vie est un principe sacré, mais le retour au travail et la défense des libertés individuelles, qui fit tant de morts, représentent aussi une valeur humaine. » On ne peut être plus éloquent !

Le débat n’est pas théorique, comme le montre la décision du gouvernement espagnol. Après avoir suspendu les activités de production pendant deux semaines, il a décidé leur reprise en l’accompagnant de la distribution de masques, dont le port est « recommandé ». Devant l’effondrement de l’économie et l’explosion du chômage, les autorités ont estimé qu’elles n’avaient pas le choix. Ce même dilemme va se poser dans d’autres pays et aboutir à la même conclusion, c’est déjà le cas en Iran et cela le sera dans tous les pays qui s’attendent à être économiquement particulièrement éprouvés. Progressivement, le même arbitrage va s’imposer.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a pris l’initiative de dévoiler un pan important de la stratégie de déconfinement : les personnes âgées ou atteintes de lourdes pathologies, et donc particulièrement vulnérables, devront rester confinées « au moins jusqu’à la fin de l’année » en attendant d’être vaccinées. Le Conseil scientifique du gouvernement français en a estimé le nombre à 17 millions, à rapprocher de celui des retraités qui n’auront pas besoin d’une compensation pour perte de leur revenu ! Une précision, les chercheurs estiment qu’il faudra attendre de 12 à 18 mois pour qu’un vaccin soit déclaré bon pour le service.

Telle est la mesure complémentaire à la reprise du travail pour tous ceux qui n’entreront pas dans cette catégorie, avec à la clé distribution de masques, maintient des consignes de distanciation (quand c’est possible) et campagnes de dépistage de l’infection. À ceci près que ces mesures n’auront de sens que lorsqu’il aura été établi qu’avoir été infecté et y avoir résisté procure une immunité et que celle-ci est durable…

Le sort des autres est déjà réglé.  Pour Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, « l’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020 ». Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État à l’économie, prévoit pour sa part qu’il faudra « rattraper » la perte d’activité économique.

Pas besoin de faire un dessin. La mise au point de l’arbitrage est en cours, les impératifs sont là, il ne reste plus qu’à définir les priorités et les traduire par des modalités de déconfinement. Plus le temps va passer, plus la pression sera forte pour l’engager. Ce n’est pas la vie qui reprend ses droits quand la stratégie de « l’immunité collective » est en fin de compte adoptée, même selon une version aménagée qui allongera la durée du processus jusqu’au moment de la vaccination. Le critère du coût comparé se sera imposé après avoir fait fera l’objet d’un calcul mettant sur le même plan l’accroissement de la mortalité et la perte de la richesse mesurée par le PIB… Une victoire de l’humanité !

19 réponses sur “La vie ne va pas reprendre ses droits”

  1. Excellente synthèse comme d’habitude !
    Je pense qu’il faudrait en tirer un avertissement : non seulement ILS ne lâcheront rien mais NOUS devons agir en offensive, pas en défensive (style ligne Maginot des colibris). Alors que la Caste prépare déjà ses armes pour récupérer au plus vite ses profits, relancer la pompe à phynances, nous rêvassons gentiment à un monde futur idéal… au lieu de préparer la « lutte finale » et j’assume cette belle formule.
    Nous pourrons sûrement profiter de la révolte des soignants car comment imaginer un instant qu’ils rentreront calmement dans le rang ?

    1. Nos dirigeant tenteront d’appliquer  » la stratégie du choc », le Medef s’y emploie déjà en préparant le terrain à une réflexion sur les congés, les jours fériés, etc…

    2. La ligne Maginot des colibris, ach ja, excellente formule !

      Comme l’a dit le chargé d’affaires du Medef, nous sommes en guerre. Et le propriétaire de Lubrizol qui a gazé la bonne ville de Rouen et ses alentours, l’excellent Warren Buffet, a même souligné naguère que c’était sa classe, celle des super-riches, qui était en passe de la gagner.
      Le problème étant que même pour ceux qui se satisfont très bien du poids des chaines, la victoire de super-riches signifie probablement la fin des civilisations humaines, le covid-19 n’étant qu’une petite vaguelette qui vient lécher nos orteils. Rien à voir donc avec la vague de plusieurs centaines de mètres de haut qui arrive.

      Le schwerkpunkt est donc de toute évidence constitué par la classe des politiciens professionnels qui votent les lois des riches au nom des peuples, nous entrainant par là même à la destruction.

      La question est donc de savoir comment détruire le centre de gravité de l’ennemi, nos « représentants », sans plonger le pays dans le chaos ? Ce qui de toute évidence profiterait encore davantage aux super-riches pour qui un néo-Pétain, bombardé pour l’occasion Homme providentiel, serait le meilleur serviteur.

      Formuler d’une manière plus générale : comment établir la démocratie sans provoquer (encore plus) de misères ?

      Une solution envisageable serait de créer via les réseaux sociaux un mouvement prônant le boycott des élections afin d’exiger une Constituante en charge d’établir les modalités d’un régime démocratique (démocratie directe). Un énorme chantier civique auquel chaque citoyen et citoyenne pourrait participer aux travers de cahiers de doléances numériques afin d’établir le cahier des charges et les modalités de la Constituante.

      Une manière de faire, sans violence ni blocage de l’économie, en s’attaquant directement à la prétendue légitimité de « nos représentants ».

      Et il est facile de répondre à l’objection disant que le boycott favorisera ceux des électeurs les plus partisans qui profiteront alors de la paralysie du système électif. Qu’est-ce que cela changera ? M Macron a fait bien pire que M Hollande qui avait lui-même surpassé la nocivité de la présidence Sarkozy.

      Et dans le cas prévisible ou le système « représentatif » se maintiendrait par un mélange d’autisme et de violence, la politique menée n’étant que l’accélération de celle du trio infernal précédemment cité, au moins cela ôterait-il définitivement toute espèce de légitimité au dit système.

  2. Ajoutons l’évidence, la haute finance mondialisée ne reconduira pas sa domination simplement en tâtonnant stratégiquement sur le réglage d’un curseur stratégique agissant l’axe mortalité/richesse, elle devra nécessairement agir, par essai et erreur, sur l’axe de la légitimité / illégitimité des gouvernements et des communicants en place.

    Je ne crois pas dire de bêtises en avançant que le système social US dépourvu de protection sociale sera plus qu’ailleurs, fortement secoué et peut être cassé, ce qui impliquera un transfert et une mutation des modes de domination mondiale par le 1% et ses clients. Sur ce point, faute d’être populaire, les kleptocraties chinoises russes, états-uniennes et européennes n’auront d’autre solution que de s’accorder, il n’est à cela nul besoin de complot mondialiste, il s’agit seulement de pente naturelle de la géométrie capitaliste.

    En France, la polémique Raoult / establishment ancrera l’opposition entre le peuple et la médiocratie ayant obéi aux ordres d’austérité maastrichtiens. Il est malheureusement très probable que de nouvelles élites, moins usées, mais tout autant au service de la presse centralisée par haute finance, seront amenées à inventer et gérer, quitte à larguer Soros, la succession des narratives chargée d’orienter la stabilisation – par le bas- de la crise sociale qui démarre sous nos yeux.

    Ne croyons-nous pas que la sortie par le haut demande de développer des espaces de réflexion populaire? (Le RIC, il me semble, n’est qu’un moment, dans un processus de débat permanent de tous et à tous les niveaux d’organisation). Que vouloir ? Si ce mouvement issu des gilets jaunes est muselé, qu’est -ce qui pourrait bien s’opposer à ce que les nations européennes ne se retrouvent, dans dix ans, au stade d’anéantissement auquel en est réduit la Grèce aujourd’hui ?

    Voir les cinq derniers billets de Panagiotis Grigoriou http://www.greekcrisis.fr/

  3. Eric Boucher devrait être plus prudent. S’il faut vraiment risquer sa vie, servir le capital ne sera pas forcément l’objectif le plus rationnel, et certainement pas le plus désirable.

  4. Vous n’y êtes véritablement pas !

    Il n’y a pas de raccourci dans l’histoire.

    Aussi sûr que le bourgeoisie a eu besoin de partis politiques pour arracher le pouvoir et maintenir sa domination, le prolétariat a besoin de partis politiques.

    Il a ses partis vieux d’un siècle ( Ah le congres de Tours de 1920, un grand espoir ).

    Il a ceux vieux d’un demi-siecle, usés et corrompus avant d’avoir pu servir .

    Et puis tout un ensemble de petits groupes en devenir.

    Ils sont gages de l’avenir.

    Il faut s’intéresser à eux, les inviter à parler et ensemble fonder un nouveau parti communiste, section d’une nouvelle internationale.

    Sans l’existence de cette accoucheuse de l’histoire, selon la définition de Marx, le travail va mal se terminer.

    1. « Il n’y a pas de raccourci dans l’histoire. »

      Le seul déterminisme que je conçois n’est ni historique ni religieux, mais biologique : tu es poussière et tu retourneras poussière (c’est dire l’importance du plumeau !)

      Sinon la démocratie directe n’a pas pour objectif de supprimer les partis politiques et les « représentants », mais de transformer les « dirigeants » en dirigés par la volonté populaire. Les partis en tant que diffuseurs d’idées et leurs élus y ont donc toujours un rôle fondamental, sauf que le mandat des seconds peut être révoqué à tout moment.

      Une autre précision importante est l’évidence que la démocratie directe n’est pas la garantie que seules des décisions intelligentes seront prises, seulement qu’elles refléteront la volonté de la majorité. D’où découle l’importance primordiale d’une éducation en charge de former des citoyens autonomes et d’une presse indépendante des puissances d’argent et de leurs lobbies.

      1. @ Roberto Boulant

        Vous semblez être un puit de science, en tout cas loti d’une grande curiosité intellectuelle, mais là, sur le sujet politique, c’est franchement pas terrible.

        Votre litote de la démocratie directe fait de vous au mieux un conseilliste, plus sûrement un observateur politique ne comprenant rien à rien au rapport existant entre le parti et la masse, entre dirigeants et dirigés.

         » la démocratie directe n’a pas pour objectif de supprimer les partis politiques et les « représentants »  » dites vous.

        Et bien si, dans la perspective de l’existence d’une démocratie vraie, une démocratie directe, comme l’entende les communistes, à savoir une société libérée de la lutte des classes, et gérant pacifiquement par ses soviets, le passage du chacun selon ses mérites au chacun selon ses besoins, les dirigeants et partis politiques deviendront inutiles.

        Pourquoi y a t il des partis politiques, et par extension des dirigeants politiques ? Parce qu’il y a tension, intérêts et programmes antagonistes, dans une société déchirée par la lutte des classes.

        Dans ces sociétés que sont le capitalisme, et demain le socialisme, vous recommandez au prolétariat ( enfin vous, vous élargissez le cercle ouvrier, à des  » citoyens autonomes », à la « volonté populaire », au peuple en quelque sorte ), de révoquer leurs chefs en fonction de leur humeur du moment.

        On ne révoque pas un chef Roberto, voilà la vérité crue !

        Voilà le type de raccourci, pure fadaise, plombant actuellement sur le plan idéologique, le regroupement indispensable de la classe des travailleurs contre la classe des exploiteurs et des oppresseurs.

        Il y a des chefs d’Etats, sensés représenter tout un peuple et en réalité chef de la classe dominante.

        Vous pouvez organiser l’opposition de la manière la plus chimiquement pure avec votre démocratie directe, vous déboulonnerez ce chef d’Etat, qu’à partir du moment où il y a aura révolution et guerre civile. La démocratie directe y aidera, mais elle sera loin de suffire.

        Pour cela il faudra des chefs révolutionnaires courageux, des chefs inspirés.

        Dans ce contexte de guerre civile et de révolution, un peuple opprimé se mettant debout, pourra-t-il révoquer ses représentants politiques, ces chefs ?

        Ce serait parfaitement suicidaire de sa part.

        A titre d’exemple, imaginons cette sortie de crise coronavirus, et un ressenti populaire se transformant en un rejet général de Macron.

        Il explose dans le pays une colère noire et l’organisation du peuple en comités de grève de bas en haut, pourquoi pas un comité de salut public, fruit tout cela de l’application de la démocratie directe comme elle exista à l’époque de la Commune de Paris ou à Petrograd en 1917.

        Il s’opérera alors un rapport subtil entre les insurgés organisés et les dirigeants de cette révolution, les chefs.

        Jusqu’à un certain point, un comité de salut public peut prendre des décisions pour le bien public, non comprise, loin de faire l’unanimité à la base.

        En aucune manière, et il y a mille exemple dans l’histoire pour le prouver, la base soviétique aura un droit de vie ou de mort EXPLICITE sur son comité central élu, elle aura ce pouvoir seulement de manière IMPLICITE.

        Tout simplement du fait que si les ordres d’un comité central ne sont pas suivi d’effet par la base, si ils restent incompris ou rejetés, l’ennemi commun se chargera d’exécuter les révolutionnaires aux affaires dans le comité central, au passage elle vaincra aussi l’insurrection.

        Aussi, ne perdons pas de vue le rôle central d’un capitaine pour la bonne conduite d’un navire, quel-qu’il soit. Ce n’est pas le rôle d’une chiourme à faire le point et fixer le cap !

        Dans cette démonstration je ne parle même pas des chefs des partis politiques, qui eux en aucune manière ne peuvent être inquiétés par la multitudes désorganisée. A titre d’exemple au début des années 20, le peuple russe n’avait absolument aucun moyen de révoquer un Lénine ou un Trotsky.

        Si ce peuple voulait en terminer avec l’expérience socialiste, il devait vaincre le parti bolchevique, tel parti politique qui lui seul pouvait accessoirement se débarrasser de Lénine ou Trotsky comme chefs de partis.

        Bref, on discute, on discute, et pendant ce temps la bourgeoisie est entrain de manœuvrer en toute tranquillité et sans opposition aucune, pour envisager cette sortie de crise en fonction de ses seuls intérêts de classe.

        Je m’arrête donc de pérorer et en guise de conclusion, je ne peux que marquer une sympathie à votre égard, applaudir à votre suggestion d’une formation politique :  » former des citoyens autonomes « , à ce titre, inviter nos camarades à l’étude de l’ouvrage majeur de Lénine sur la question, à savoir  » L’Etat et la Révolution « .

        Bien à vous.

        1. C’est aimable à vous d’avoir cru voir un « puits de science » dans mes quelques lignes commises en commentaire. J’en retiendrai le compliment, merci, pour l’évidence que la véritable démarche scientifique est toute empreinte de modestie et que la prétention de connaitre toute la réalité y confine au ridicule.

          Je vous laisse donc en tirer les conclusions qui conviennent lorsque vous séparez le monde entre comprenants et non-comprenants. Entre les sachants connaissant la Vérité et les ignares. Attitude en tout point similaire d’ailleurs à celle des néolibéraux qui partagent également le monde en deux, entre premiers de cordée et premiers de corvée et qui serait juste ridicule si elle ne débouchait pas systématiquement sur la violence pour se maintenir une fois au pouvoir.

          Pour en revenir à la démocratie, la vraie, la directe, il est tout à fait sain que les gens continuent à se regrouper par affinité politique dans des partis, tant l’unanimité en matières politiques et sociales dans une communauté humaine, même la plus petite, relève du délire le plus total ou du fait sectaire

          Bref, rien de pire que ceux qui disent ne pas faire de politique. Un autre point commun, décidément, entre vous et les néolibéraux, est donc le fantasme de vouloir « gérer » la société.

          Un point sur lequel je suis en accord avec vous est lorsque vous écrivez que l’on ne révoque pas un chef. Effectivement, un chef ne peut exister que dans une organisation hiérarchique et donc par essence non-démocratique. En démocratie on révoque donc des élus.

          Alors, la guerre civile pour déboulonner la classe des prédateurs qui contrôle nos marionnettes politiques ?

          Avec un âge médian qui en France avoisine les 40 ans, n’y comptez pas trop, qui va garder les enfants ? Outre le problème que le combat urbain s’accommode mal des rhumatisants, il ne faut pas oublier que l’extrême-droite bénéficie de la plus forte audience et qu’avec l’appui immédiat et massif des puissances d’argent, c’est elle qui ne manquera pas de décrocher la timbale.
          Et même dans le cas improbable où le faible l’emporterait sur le fort, où vous instaureriez le pouvoir des soviets, quel intérêt pour « la masse » d’être écrasée par une extrême plutôt que par une autre ? (mais toujours dans son intérêt of course)

          Comme disait le grand Albert, la folie c’est de toujours recommencer la même chose en espérant un résultat différent. Donc, les chefs éclairés, caudillos, führer, conducators et autres grands timoniers, non merci. À la place juste des élus révocables qui prennent leur mandat comme d’autres prennent les impôts : comme quelque chose de désagréable, mais comme un devoir civique.

          Le pouvoir est un poison violent, c’est bien pour cela qu’il faut le diluer le plus largement possible !

          Bien à vous itou.

          1. @ Roberto

            « …Je vous laisse donc en tirer les conclusions qui conviennent lorsque vous séparez le monde entre comprenants et non-comprenants. Entre les sachants connaissant la Vérité et les ignares… »

            Je suis surpris que l’évidence qu’il y ait dans chaque domaine d’activité humaine, celui de l’activité révolutionnaire ne faisant pas exception, fatalement des sachants et des ignares, puissent encore faire débat ???

            Faut-il être ignare à vouloir mettre sur le même plan, un révolutionnaire vouant sa vie à l’étude des révolutions passées et à ce type d’activité, d’avec un travailleur ayant en poche seulement une conscience de classe plus ou moins aiguisée.

            Evidemment qu’un Trotsky par exemple en sait plus long sur le sujet que n’importe quel travailleur.

            Comme un docteur Raoul en sait plus sur son affaire que ses patients.

            Ou un entraîneur d’une équipe de foot, sur le plan de la tactique du jeu, est  » sachant » vis à vis de ses joueurs ou du premier supporter venu, conseilleur sans être payeur !

            Oui dans chaque domaine d’activité humaine il y a des sachants et des ignares.

            De cette vérité objective les hommes s’organisent sur le plan social et politique, une hiérarchie se met en place avec des chefs et des non chefs.

            Il y a des chefs un peu partout finalement : des chefs de famille ( pas forcement des hommes mais toujours des adultes ), il y a des chefs de service, des chefs d’équipe, des chefs d’entreprise, des chef d’orchestre, des chefs de partis, des chefs d’Etat, des chefs pour faire la tambouille !

            Il y a donc, et il y aura toujours des chefs pour mener à bien une affaire et aussi une révolution.

            Le fait que ces chefs soient plus ou moins inspirés est une autre question.

            Mais fatalement , aussi surement qu’un malade se précipite dans le cabinet de son docteur dans le cas d’une poussée de fièvre, à un moment les travailleurs ignares se précipitent vers des sachants politique !

            Faut il de prime abord assimiler ces chefs à des réactionnaires : « … les chefs éclairés… » à des « … caudillos, führer, conducators et autres grands timoniers … » ?

            Ce type de confusion aide-t-il les travailleurs à frapper à la bonne porte ?

            Faut il mettre sur le même plan un grand timonier et un petit fuhrer ?

            Je laisse à chacun tirer la conclusion de ce type de raisonnement que personnellement je trouve on ne peut plus simpliste et en dernier analyse assez dangereux.

          2. Ça n’est pas ici le concept de savoir ou d’ignorance qui est discuté mais le fait que vous vous arrogiez urbi et orbi le droit de désigner les sachants et de rejeter tous ceux qui ne partagent pas vos croyances comme des ignares.

            Et les exemples médicaux ou footballistiques que vous citez démontrent bien que pour vous, il existe une Science ayant une bonne fois pour toute établi les lois naturelles de la gouvernance des hommes.

            D’où l’impossibilité de toute discussion puisque vous tenez en définitif un discours de nature religieuse où le dogme n’est pas discutable.

            Je serais à la place du camarade Roux de Bézieux que je financerais incognito votre parti, tant l’on peut trouver dans une seule de vos pages de versets marxistes et de fatwas léninistes citées mécaniquement.

            De quoi alimenter tous les chiens de garde de la création pour des années, sur le thème que la seule alternative proposée au capitalisme est celle de Pol Pot ou de Staline.

    2. Refaire la SFIC ?
      Admettons. Problème logistique : qui va vous offrir la cabine téléphonique pour réunir votre AG ?

      (SFIC se passe d’éclaircissement. AG veut dire Assemblée Générale.)

      1. @ Daniel

        « qui va vous offrir la cabine téléphonique pour réunir votre AG ? »

        Est ce votre seul argument ?

        Mais comme je l’écris, vous n’y êtes pas ( pas dans la cabine, dans le mouv’ de l’époque ).

        Le blém’ ce n’est pas l’existence d’une cabine téléphonique, mais pléthore de cabines téléphoniques, chacun sa cabine .

        Ça en devient même ridicule !

  5. Telle qu’ elle est exprimée par le sieur éric boucher, l’immunité collective est garante d’un crime de masse organisé. Il peut toujours espérer que les survivants le remerciront…

    D’autant plus que l’immunité n’existerait pas ou pas pour tout le monde. Les Sud-Coréen annoncent une ré-infection après guérison, d’après Reuters.
    La variabilité du virus ne laisse pas augurer d’un vaccin efficace même à moyen terme.

    Je suggère à éric boucher de se faire conter (de contagion) par le virus. Ensuite serrer les mains avec vigoureuses et postillonneuses effusions amicales dans tous les pince-fesses de la Haute Société, où on peut supposer qu’il dispose d’un rond de serviette.
    En situation critique ou dangereuse, il faut savoir donner l’exemple.

    L’état socio-économique actuel ressemble fortement à une grève générale. Pourquoi ne pas la continuer, volontairement cette fois?
    Pour nous, va falloir reconstruire, mais avant barrer la route à certains. Nos vies valent plus que leurs dividendes.
    Passer du confinement à la grève générale semble plus facile que passer du travail à la grève…

    1. Vous m’avez devancé.
      Oui à l’immunisation collective et commençons par nos premiers de cordées, nos représentants.
      Que les premiers à être immunisés soient nos sénateurs, nos députés qui vu leur âge moyen et leur physique longiligne et musclé offrent les meilleurs garanties de non comorbidité. La lente décrue des hospitalisations devrait permettre à tous d’avoir une place disponible dans l’hôpital de leur circonscription, près des leurs.
      Même Boris Johnson, s’en est sorti. Un peu secoué tout de même…

  6. En voulant augmenter la production aprés le confinement, Roux de Bézieux et Pannier-Runacher espèrent-ils que les gens vont consommer ce qu’il ne l’a pas été pendant la pandémie ou vont-ils solder la surproduction ?

Répondre à Nicolas Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.